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Ce tout petit roman, de la même manière que Le livre d’un été de la même autrice, invite à la lenteur, à la décantation ☕️ Le rythme des chapitres, qui fonctionnent presque comme des courtes nouvelles, incite à lire par morceaux, en déposant le livre souvent. Au centre de ces historiettes, la relation entre Mari et Jonna, deux femmes âgées, amies ou amantes, toutes deux artistes 🎨 Même si la teneur de leur lien n’est pas nommée, il s’agit d’une relation profondément queer, parce qu’elle ne ressemble à rien de ce qui est habituellement représenté en fiction (je cite ici Mel Jannard, dont l’enthousiaste critique il y a une couple d’années avait mis ce titre sur ma pile à lire – ça m’aura pris du temps, mais je l’ai finalement lu!) 👯♀️ Au fil de cafés, de discussions sur l’art, de voyages en autobus à travers le désert américain et de moments d’isolement dans leur maison sur une île, on sent se déployer à la fois leur intimité et leur indépendance. Et c’est très beau 🐋
28 2 11 hours ago
🔗 Lectures croisées 🔗
Double plongée pour moi dans l’univers de la sci-fi : d’abord, La vallée de l’étrange, court roman brillamment construit qui nous entraîne dans un futur proche où des robots-compagnons ont connu une grande popularité avant d’être rendus illégaux par les gouvernements du monde, de crainte qu’ils n’encouragent la pédophilie. En parallèle du récit de la genèse de la création de ces robots, on suit le périple de Sim, compagnon qui retourne à l’état sauvage après la mort de son maître. Je l’ai dévoré en un après-midi 🤖 Vallée du silicium, quant à lui, est un recueil de chroniques littéraires rédigées par l’auteur de SF Alain Damasio lors d’une résidence dans la Silicon Valley. Tentant de se défaire de ses biais technocritiques, Damasio s’intéresse aux avancées de l’univers à la fois fascinant et inquiétant que représente la tech, et aborde son objet d’étude avec une grande poésie (et parfois un peu trop de liberté typographique!). Le recueil se clôt sur une formidable nouvelle waterpunk qui me hante encore 🌊 Ces livres n’ont pas que la « vallée » de leurs titres en commun : tous deux explorent les dérives potentielles des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, et présentent comme protagonistes des bots devenus sentients. Pour moi qui ne suis pas une habituée de la science-fiction, et qui n’est pas non plus une passionnée de la tech, l’expérience combinée de mes lectures a créé une parfaite immersion dans le sujet. Ça donne envie d’ouvrir mes horizons à ce genre littéraire 🪐
46 4 4 days ago
Sur la couverture, le titre clignote : un néon contre la nuit🚨Dès les premières pages, on est happé, hypnotisé par le rythme de cette poésie anxieuse, faite de choses du quotidien. La couleur du ciel, les objets devenus invisibles à force d’être balayés du regard, les moments où une panique sourde nous fige dans l’immobilité. J’entends battre l’écho de mon cœur, j’ai envie de corner toutes les pages🧡 Avec des poèmes narratifs, limpides, Alexie Morin dit l’insomnie, les migraines, les pensées intrusives, mais aussi la rage de la jeune vingtaine, le besoin d’engourdissement. Les anecdotes, même banales, sont vives, comme cette main ébouillantée et cette machine à broyer les enfants. Ça frappe fort 👌🏼 Je sais que je le relirai encore, que je retournerai me lover dans cet espace de vulnérabilité.
76 2 5 days ago
Est-ce que ce livre est un chef d’œuvre littéraire? Non. Détient-il la clé d’une théorie alliant féminisme, libération sexuelle et soumission? Non plus. Est-ce que je l’ai néanmoins dévoré en un week-end, le plaisir de lecture dans le tapis? Absolument. 🎯 Good Girl, c’est un coming of age qui se trempe l’orteil dans l’univers BDSM. C’est drôle, y’a plein de scènes de sexe criantes de réalisme (pour moi qui n’est pas une grande lectrice du genre spicy 🌶️), et ça a le mérite de mettre en scène une narratrice dans sa mi-vingtaine, plus âgé que ce qu’on voit habituellement dans ce type de roman. Ça ajoute au réalisme et c’est franchement rafraîchissant. 🐳 La jeune femme est pleine d’incohérences, ses réflexions sont souvent maladroites, mais c’est ce qui la rend si attachante! Mes scènes préférées étaient ses échanges avec sa collègue libraire dans la cinquantaine, sorte de fée marraine provocatrice, always spitting des perles de sagesses. 👀 Ah et puis la fin? Jouissive, même si on ne pourrait pas vraiment qualifier ça de « happy ending » au sens traditionnel du terme. J’ai un peu pleuré. 🎈
50 1 15 days ago
survivre à novembre : check ✔️
165 0 17 days ago
C’est rare que j’achète un livre et que j’en commence la lecture immédiatement, sans qu’il passe par ma pile à lire. Mais j’ai ouvert celui-ci dès que je suis rentrée de l’Euguélionne : il est peut-être paru en 2015, mais c’était *maintenant* qu’il fallait que je le lise! 🐣 Cet essai a beau avoir été écrit il y a dix ans (!), son propos est encore douloureusement actuel : des réseaux sociaux qui rendent poreux les murs de nos maisons à la crise du logement qui sévit partout sur le globe, en passant par la division inéquitable du travail ménager et la pression sociale qui nous pousse vers un modèle de vie familiale loin de convenir à toustes, les enjeux que décrit Mona Chollet sont toujours au centre des préoccupations. 🏠 Au centre des miennes, tout particulièrement. Si je me suis lancée sur ce livre avec autant d’avidité, c’est que j’espérais qu’il nourrisse mes réflexions dans un moment d’incertitude et de grande soif de « faire maison ». Et je n’ai pas été déçue. Cet essai, qui fait tantôt peur, tantôt rêver, est un véritable ode à la casanerie, et invite à réinvestir la matérialité de nos espaces comme un lieu politique. 🦥 J’ai adoré.
136 3 24 days ago
Une autofiction puissante, faite de fragments qui vont droit au but en dépeignant l’horreur d’une famille abusive, de l’inceste, d’un père sadique et pervers. Ça se lit d’un souffle, la violence nous cloue en place. 🧨 C’est une claque sur la gueule, mais c’est surtout une reprise de parole qui utilise la littérature comme une arme. 🦾
75 3 a month ago
Que d’émotions à travers les pages de ce petit livre! 💐 Mélanie Boilard trace le portrait d’une relation mère/fille, entre qui se dresse le mur de l’alcoolisme. Déjà, ça remue les idées reçues, ça fait ressortir une réaction viscérale. Mais c’est aussi beaucoup de beau, ce recueil, plein de nuances, de petites montagnes russes, comme dans la vraie vie. Les images sont limpides sans être simplistes. Touchant, empathique, le recueil s’adresse aux adolescents, mais pas que. Un coup de cœur qui m’a prise par surprise 🌼
60 3 a month ago
Depuis que les feux de forêt qui ravagent l’ouest du pays donnent chaque été au soleil une coloration malsaine, depuis que j’ai vu la forêt brûler au Yukon, le phénomène ne cesse d’exercer sur moi une fascination mêlée d’angoisse. Dans cet essai monumental, une brique de 500 pages au rythme enlevant, John Vaillant part du cas de Fort McMurray pour exposer les causes et les conséquences de ces mégafeux qui ne cessent de devenir plus monstrueux. 🔥Certainement une de mes lectures les plus marquantes de l’année, de la trempe des géniaux L’emballement du monde (Victor Court) et Le champignon de la fin du monde (Anna Lowenhaupt Tsing). C’est instructif sans être aride, et les démonstrations de Vaillant sont vivides : des enjeux des sables bitumineux aux mécanismes de croissance d’un feu de forêt, j’ai beaucoup appris. Ça se lit comme un thriller, un true crime où le criminel est le feu… et les compagnies pétrolières. En troisième partie, Vaillant déplie l’histoire aberrante de la recherche sur les changements climatiques. L’effet de serre causé par les émissions de dioxyde de carbone, connu depuis les années 1850, a gagné le statut de consensus scientifique après une centaine d’années de consolidation des données, a été reconnu et pris au sérieux par les gouvernements dans les années 70 et 80… pour ensuite être saboté, enterré et discrédité par les compagnies pétrolières au cours des décennies suivantes. Révoltant. C’est l’augmentation de nos émissions de CO2 qui rend la planète si propice aux mégafeux, et en retour, ceux-ci libèrent encore plus de CO2 dans l’atmosphère, créant une boucle de rétroaction terrifiante. N’oubliant jamais l’aspect politique de son sujet, Vaillant présente le feu comme une métaphore du capitalisme : vorace, sans pitié, il détruira tout sur son passage pour assurer sa croissance. Malgré son propos anxiogène, l’auteur réussit à terminer sur une note d’espoir en appelant à traîner en justice gouvernements et compagnies pétrolières pour renverser la vapeur. 💪🏼
58 7 a month ago
je me souviens de ceci et de cela et cela n’a aucune importance. — g. desrosiers
93 2 a month ago
Un matin, Eva se réveille dans un corps d’adulte, prisonnière d’une maison qui l’étouffe. Littéralement : elle doit ramper pour atteindre le salon, se tortiller jusqu’à la cuisine, les murs se referment sur elle. 🏠 Ses derniers souvenirs remontent à quinze ans plus tôt, alors qu’enfant, elle se terrait dans la cage d’escaliers pendant que son beau-père laissait éclater ses colères contre sa mère. Dans une maison ressemblant étrangement à celle qui lui enlève aujourd’hui toute liberté de mouvement. C’est difficile d’en dire davantage sans gâcher le plaisir de lecture, mais vous aurez compris qu’il est question de traumatismes d’enfance et des pirouettes qu’il forcent à faire aux souvenirs. 🪻 Le roman fait figure de longue métaphore dans laquelle on saute comme un saute sur un train : il faut se laisser emporter. Je l’ai lu en une seule journée, ma curiosité d’abord piquée, puis l’effroi me faisant tourner les pages à toute vitesse devant les révélations qui se déplient.
50 2 2 months ago
pot-pourri automnal parce que je ne sais pas exister autrement qu’en reproduisant des images clichées de la saison de ma couleur préférée 🍄