L’étendoir à pâtes, ah ça c’est quelque chose !
Du moins c’est ce qu’on dit lorsque, se piquant de cuisine, on a écarté l’évidence même : une plaque de marbre de 70 kg, on n’a quand même rien fait de mieux pour étaler des tagliatelle !
À ce petit jeu, nécessairement, la poésie de la pierre est incontournable : sûre d’elle, sans concurrence depuis que Michel-Ange en a fait sortir un David à la fronde molle, elle a l’élégance et le port de tête qui sied aux grandes puissances, cachant bien son jeu exterminateur et dominateur.
Bref, le marbre a cette morgue qui ne souffre aucune contradiction. Ainsi, qu’on y étale des flans (ô joie des sens !), des pâtes (ô grâce de la simplicité !) ou de l’alcool ménager (oh malheureux !), l’étal demeure dans sa rectitude bienheureuse.
J’aime bien, cette ambiance toute de fabrique, de mitron et d’Italie !