Vies minuscules š
Ā«Ā Je me suis apercĢ§u que dans la filiation, il ne suffit pas que le peĢre reconnaisse le fils, comme il le fait aĢ la mairie, mais il faut que le fils reconnaisse le peĢre et lāadmetteĀ Ā» Yves HarteĢ.
Au deĢceĢs de son peĢre, le narrateur revient aĢ la maison paternelle afin de la vider et choisir ce quāil va conserver. Il trouve dans la bibliotheĢque ce livre sur Le Greco, un clin dāÅil deĢlicat au preĢceĢdent livre de lāauteur, Ā«Ā La main sur le cÅurĀ Ā» ou encore un livre de Pierre Michon... aĢ qui on pense eĢgalement en tournant les pages brillantes.
Dans le bureau, le narrateur exhume ce dossier oublieĢ qui faisait la fierteĢ dāun peĢre, des fragments de vie: un recueil de notes eĢcrites aĢ vingt ans lorsque le narrateur jeune journaliste enqueĢtait sur la solitude. Il avait croiseĢ des personnages, interlopes, esseuleĢs, des anonymes incognito croqueĢs aĢ lāencre dāune plume seĢpia.
Ce bar jaune de Bordeaux caravanseĢrail de ses solitudes et meĢlancolies est nimbeĢe de cette atmospheĢre suranneĢe.
AĢ travers cette kyrielle de portraits deĢlicats fractureĢs par la vie. On croise Mademoiselle Anne, institutrice le jour dans les Charente et collectionneuse la nuit. Elle a deĢcideĢ dāeĢtre une collectionneuse dā amants dāun soir.
Dominique Lebon si laid et si touchant aĢ la fois. Un SDF qui se bat pour avoir un domicile fixe afin de pouvoir travailler. Un eĢthylique ineĢpuisable sur les orages.
La solitude du peĢre disparu si peu prolixe se superpose aĢ celle du fils seul eĢgalement. Le peĢre avait annoteĢ ses nouvelles.
Cāest son rendez-vous hors du temps avec son peĢre disparu. La dernieĢre page est juste sublime. Yves HarteĢ a eĢteĢ journaliste et grand reporter. Il a recĢ§u le prix Albert Londres. Avec Ā«Ā Dāautres solitudesĀ Ā» il scelle un grand roman litteĢraire.
AĢ lire treĢs vite eĢvidemment!! #yvesharte #parmidautressolitudes
@cherchemidiediteur #lamainsurlecoeur