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Ce livre māa permis de vivre un moment de ravissement rare. Quāelle eĢtait bonne cette sensation de lire un treĢs bon roman contemporain, travailleĢ, eĢtudieĢ et senseĢ.
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Sāinspirant du rapport Meadows sur les limites de la croissance, Abel Quentin, avec un reĢalisme teinteĢ dāhumour, raconte la destineĢe des auteurs et propose habilement une remise en question de nos modes de vie.
Ā«Ā LāeĢveil des consciences se heurterait aĢ une donneĢe simple : lāhomme eĢtait aĢ peu preĢs incapable de se repreĢsenter le changement radical dāune situation. Il pouvait aĢ la limite se repreĢsenter lāaggravation ou lāameĢlioration dāune tendance ; lāeffondrement, soit un brusque renversement des eĢveĢnements, exceĢdait ses capaciteĢs dāimagination.Ā Ā»
Structurellement, cāest autant une succession de portraits que de voyages dans lāespace et le temps. Difficile de ne pas eĢtre sensible au raffinement qui caracteĢrise lāeĢlaboration des personnages.
Dans une ambiance un brin houellequienne, on peut par exemple lire ceci :
Ā«Ā Je nāavais plus de contact avec la nature. La destruction de la nature me rendait triste, pourtant. Mais de facĢ§on intellectuelle.
Comme on lāest du deĢceĢs dāun peĢre quāon nāaurait jamais connu.Ā Ā»
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Dāune partie aĢ lāautre, la narration change. Une manieĢre dāillustrer les quiproquos propres aux relations humaines et les incompreĢhensions que lāon peut avoir vis-aĢ-vis de soi-meĢme.
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La luciditeĢ nāapporte pas le bonheur mais ce livre oui. On peut dire quāil rayonne dans ce que jāai lu de cette rentreĢe litteĢraire.
SP
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