« I don’t want to spoil the party » mais… ok, je ne suis pas critique (je n’en ai ni le goût, ni la rigueur). Et, circonstance aggravante, je ne suis pas un spécialiste du cinéma d’Alain Guiraudie (dont j ai vu seulement quelques films) Mais, devant l’accueil unanime réservé à Miséricorde, je m’interroge. A la sortie de la salle, personne n’a pensé que cet « arrangement » général sur le dos d’un mort était un peu… gênant ? « Abusé », comme on dit. Ce serait le bon mot d’ailleurs, il abuse un peu, le réalisateur, en tuant comme ça lui chante pour que son film avance et en vienne à parler des sujets qui l’intéressent. Si on se trouvait dans le registre de la pure comédie, ou dans la farce macabre façon famille adams, pourquoi pas mais ce n’est pas le cas, on en conviendra (la scène du crime se veut au contraire très réaliste). Même la mere du mort s’en moque complètement à la fin. Tout le monde s’endort dans le même lit ou avec une érection rédemptrice. En plus, on a bien pris soin de nous montrer avant que le cadavre en question était chiant, insistant, violent, lourd. Il ne l’aurait pas volé cet assassinat en quelque sorte. Bien sûr, le film a des qualités. Les lieux sont superbement filmés, le rythme déroutant à souhait. Mais enfin… reste un drôle de goût que tout le monde semble faire passer avec une phrase un oeu énigmatique, devenue un mantra quasi publicitaire : « un film sur la force du désir ». Certes, le désir, ce n’est pas rien, gros sujet et je ne me lance pas dans le business aujourd’hui juteux des ligues de vertu. Mais… Je me demande si ce film n’est pas plus attentif aux commentaires sur son histoire qu’à son histoire elle-même. S’il ne se concentre pas plutôt sur ce qu’il veut dire que sur ce qu’il dit vraiment. Ou alors, j’ai manqué quelque chose, ce qui est fort possible (peut-être un truc comme « celui qui s’oppose au désir des autres le paie », mouais… un peu facile, non ?) Je le répète, je ne suis pas critique. Moi, mon boulot consiste à affabuler. Mais ça n’empêche pas de le faire avec un peu de sérieux, par exemple quand on crée et tue un personnage.