Mathieu Belezi écrit là un roman uppercut sur la colonisation de l'Algérie. Une œuvre qui débordé. Par la voix de son personnage, Albert Van del, riche colon, qui refuse obstinément l évidence de la l effondrement de l Algérie française, l'auteur rédigé une fable grotesque et épouvantable sur la barbarie coloniale. L'écriture,le style sont admirables, la maigre ponctuation, les répétitions et autres incantations ("je peux vous le dire ils ne m'auront pas" donnent un rythme qui vous happent et vous laissent exsangues. Autant le dire, c'est violent, cru, dégueulasse parfois, sexiste, raciste et antisémite !
Albert Vandel a 150 ans, (comme la colonisation française en Algerie) pèse 140 kg, c'est est un ogre qui pille tout : terres, femmes, pouvoir, hommes, et tous semblent à sa botte. Il veut jouer de tout et ne renoncer à rien surtout pas à fuir devant la guerre de libération qui avance. C'est l' incarnation du colonnat, d'un système. Il raconte ses faits d'armes, de puissance, de conquéte, à sa jeune "bonne", Ouria, qui elle, n' en peut plus, veut dormir et qu'il foute la paix . Les chapitres alternent ainsi le recit de son arrivée, jusqu'à la dernière nuit, ou il est barricadé dans sa forteresse sous l'assaut des fellaghas. Mathieu Belezi possède un indéniable talent d écrivain, la puissance évocatrice, une écriture foisonnante.
Oui, ça dérange, je l'avoue, certaines pages m' ont coutées, mais l' art c' est ça aussi, vous bousculer, vous amener à faire face, à réfléchir. Ce texte, aurait toutefois pu être raccourci, à mon humble avis, pour peut être nous épargner quelques longueurs. Il n' empêche, ce roman vous marquera à vie.
"C'est une histoire si révoltant que personne ne veut plus en entendre parler". C'est la dernière phrase du livre.
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